L'accord de libre-échange entre l'Union européenne et les pays du Mercosur cristallise les tensions politiques en France, le président Emmanuel Macron adoptant une posture de fermeté face à une possible ratification. Cette opposition, partagée par l'Italie, s'inscrit dans un contexte de crise agricole et de défense des intérêts nationaux. Lors d'un Conseil des ministres, Emmanuel Macron a clairement affirmé que la France "s'opposerait de manière très ferme" à un éventuel "passage en force" de l'Union européenne sur ce dossier. Cette position présidentielle fait directement écho aux revendications du monde agricole, qui constitue l'un des principaux foyers de contestation sociale du moment.
La France n'est pas isolée sur cette ligne.
Rome s'est jointe à Paris pour réclamer un report de la signature, la Première ministre italienne Giorgia Meloni jugeant l'accord "prématuré" et exigeant des garanties "suffisantes" et des mesures de protection pour le secteur agricole avant tout engagement. Elle a précisé que l'Italie souhaitait approuver l'accord seulement lorsque des "garanties de réciprocité adéquates" seraient ajoutées.
Cette alliance franco-italienne pourrait suffire à bloquer la majorité qualifiée nécessaire à l'approbation du traité au niveau européen.
En réponse, le Brésil a exhorté la France et l'Italie à assumer "leurs responsabilités" pour ne pas faire échouer un accord négocié depuis des années. La situation illustre le dilemme de l'UE, tiraillée entre ses ambitions commerciales globales et la nécessité de protéger des secteurs économiques sensibles face à la pression de l'opinion publique et des mouvements sociaux nationaux.
En résuméLa France, soutenue par l'Italie, bloque activement la finalisation de l'accord UE-Mercosur. Le président Macron a promis une opposition ferme pour protéger le secteur agricole national, une position qui complique sérieusement l'adoption du traité au niveau européen.