La décision finale de l'UE de financer l'aide à l'Ukraine par un emprunt commun a été le résultat de l'échec d'un plan plus audacieux : l'utilisation des avoirs russes gelés. Les débats houleux sur cette question ont révélé de profondes divisions et des jeux de pouvoir au sein de l'Union. Le projet, ardemment défendu par l'Allemagne et la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, visait à utiliser les revenus des quelque 210 milliards d'euros d'actifs russes immobilisés dans l'UE, principalement en Belgique via la chambre de compensation Euroclear. Cependant, ce plan s'est heurté à la résistance acharnée du Premier ministre belge, Bart De Wever.
Ce dernier a fait valoir les risques juridiques et financiers considérables pour son pays, qui aurait été massivement exposé à d'éventuelles représailles russes.
La Belgique a reçu le soutien tardif mais décisif de l'Italie, menée par Giorgia Meloni.
Cette opposition a contraint les dirigeants européens à abandonner leur plan A. Vladimir Poutine a qualifié cette tentative de "vol", menaçant que les conséquences "pourraient être sévères pour les voleurs".
L'épisode a été analysé comme une défaite majeure pour le chancelier allemand Friedrich Merz et pour Ursula von der Leyen, et une victoire diplomatique pour la Belgique, qui a su défendre ses intérêts nationaux face aux plus grands pays de l'Union.
En résuméL'abandon du projet d'utilisation des avoirs russes gelés a mis en lumière les fractures au sein de l'UE, illustrant la capacité d'un État membre comme la Belgique à bloquer une initiative soutenue par les poids lourds de l'Union.