Le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis et son attitude antagoniste envers les alliés européens poussent la France à accélérer sa stratégie de défense et à prôner une plus grande souveraineté pour l'Europe. Cette nouvelle donne géopolitique est perçue à Paris comme une 'validation intellectuelle de la position française' historique de méfiance envers la fiabilité de l'allié américain. Face à un président américain qui qualifie ses alliés de 'groupe de nations en décomposition' et à une menace russe jugée croissante, la France prend des mesures concrètes. Le budget de la défense sera augmenté de 6,7 milliards d'euros pour atteindre plus de 57,1 milliards, la production d'armements est renforcée et les forces de réserve seront doublées. Le chef d'état-major des armées, le général Fabien Mandon, a même averti les élus locaux de préparer leurs administrés à un potentiel 'test violent' de la part de la Russie dans les prochaines années, une déclaration qui a suscité une vive polémique.
Cette ambition de leadership se heurte cependant à des défis majeurs.
La crise politique intérieure, avec la montée du Rassemblement National, un parti eurosceptique et critique de l'OTAN, pourrait compromettre ces engagements.
De plus, convaincre les autres nations européennes, dont certaines restent très attachées au parapluie sécuritaire américain, de suivre l'exemple français reste un enjeu de taille.
Comme le souligne un expert, 'si la France et l'Allemagne proposent des options crédibles, les pays européens hésiteront peut-être, sinon ils ne le feront pas'.
En résuméLa France saisit le contexte international pour affirmer son leadership en matière de défense européenne, mais cette ambition est conditionnée par sa capacité à surmonter sa propre instabilité politique et à rallier ses partenaires européens à sa vision stratégique.