Le réalisateur russe Kirill Serebrennikov présente "La Disparition de Josef Mengele", une adaptation du roman d'Olivier Guez, lauréat du prix Renaudot. Le film, sorti le 22 octobre, retrace la longue cavale du médecin SS d'Auschwitz en Amérique du Sud, avec l'acteur allemand August Diehl dans le rôle-titre. Le film plonge le spectateur dans la psyché du criminel, dépeignant un homme hanté, paranoïaque et en pleine décomposition morale. La mise en scène de Serebrennikov est qualifiée de "virtuose" et "clinquante", mais elle divise profondément la critique.
Certains y voient une "anatomie du mal" et un film "glaçant" qui explore la banalité du mal avec une intensité qui "secoue et malmène".
Samuel Douhaire le qualifie de "fascinant". D'autres, en revanche, jugent l'approche du réalisateur "outrancière" et entachée de "fautes de goût".
Marie Sauvion trouve le film "intolérable", estimant qu'il s'égare dans une esthétisation qui ne rend pas justice à la gravité du sujet.
La performance d'August Diehl est cependant largement saluée, incarnant un "monstre terriblement humain" et un "nazi déboussolé". Le film est ainsi perçu comme une expérience perturbante, qui renvoie à la persistance du mal et à la fragilité de la mémoire, mais dont le style baroque et la narration fiévreuse ne font pas l'unanimité.
En résuméLe nouveau film de Kirill Serebrennikov est une œuvre puissante et controversée. En retraçant la cavale de Josef Mengele, il propose une expérience cinématographique intense, portée par l'interprétation d'August Diehl, mais son style flamboyant divise la critique, certains y voyant une exploration brillante du mal, d'autres une esthétisation déplacée.