Cette nouvelle lecture cinématographique, portée par Benjamin Voisin, suscite un vif intérêt critique quant à sa fidélité et sa pertinence contemporaine.

L'adaptation de François Ozon est largement perçue comme un pari audacieux et réussi, parvenant à transposer à l'écran la fameuse "écriture blanche" et la philosophie de l'absurde de Camus. Le choix du noir et blanc est un élément stylistique majeur, unanimement salué pour sa capacité à retranscrire la "chaleur écrasante et l’ambiance oppressante de l’Algérie coloniale". La mise en scène privilégie un rythme "lent, contemplatif", s'attardant sur les silences et les sensations pour mieux immerger le spectateur dans l'expérience sensorielle de Meursault.

Au cœur de cette réussite se trouve la performance de Benjamin Voisin, décrit comme "transfiguré" et "bouleversant". L'acteur, connu pour son énergie solaire, excelle ici "dans le registre de l’absence", incarnant avec une "justesse glaçante" le vide et l'indifférence de son personnage.

Les critiques soulignent la fidélité de l'œuvre, qui respecte "l’essence" et la chronologie du roman tout en étant une proposition purement cinématographique.

Ozon ne cherche pas à combler le vide émotionnel du protagoniste, mais au contraire, il "l’épouse pleinement" pour en faire une tension palpable.

Le film a connu un bon démarrage au box-office, se plaçant en deuxième position lors de sa première semaine, ce qui témoigne de l'attente du public pour cette relecture d'un classique intemporel.