Simultanément, Airbus a également été autorisé à reprendre les activités de Spirit liées à ses propres programmes, actant de fait un démantèlement stratégique du fournisseur.

Cette double acquisition marque une étape majeure dans la restructuration de la chaîne d'approvisionnement aéronautique mondiale. Pour Boeing, la réintégration des activités de Spirit est une décision stratégique visant à reprendre le contrôle sur la production et la qualité de composants critiques, notamment pour son avion vedette, le 737 MAX. Cette démarche fait suite à une série d'incidents et de problèmes de production qui ont mis en lumière les risques liés à une chaîne d'approvisionnement externalisée. De son côté, Airbus sécurise également les parties de la production de Spirit qui lui sont essentielles, comme la fabrication de sections de fuselage pour l'A350 sur le site de Saint-Nazaire. L'approbation de l'Union européenne, bien que conditionnelle, valide ce démantèlement de fait de Spirit AeroSystems, qui cessera d'exister en tant que grand fournisseur indépendant pour être absorbé par ses deux plus grands clients. Cette réorganisation illustre une tendance à la réintégration verticale dans un secteur où la maîtrise de la qualité et des cadences de production est devenue un enjeu de compétitivité majeur.