Patrick Drahi, patron d'Altice France, a rejeté une offre de 17 milliards d'euros émanant d'un consortium réunissant ses principaux concurrents, Orange, Free et Bouygues Telecom, jugeant le montant insuffisant et le calendrier de deux ans trop long.

La complexité du dossier est accentuée par plusieurs facteurs.

D'une part, les créanciers d'Altice France, qui détiennent 45% du groupe, se sont alignés sur la position de Patrick Drahi, formant une « alliance de circonstance » pour maximiser la valeur de l'opérateur.

D'autre part, une procédure judiciaire a été lancée en Suisse par Armando Pereira, cofondateur historique d'Altice.

Celui-ci réclame entre 20 et 22 % des parts de Patrick Drahi dans les filiales du groupe, dont SFR, faisant planer « le fantôme d'Armando Pereira » sur toute l'opération de vente et ajoutant une incertitude juridique et financière considérable.

Malgré le rejet initial, les discussions ne semblent pas closes.

Orange, qui participait à hauteur de 27 % à l'offre, a exprimé par la voix de sa directrice générale, Christel Heydemann, sa volonté d'« engager un dialogue constructif » sur le rachat de SFR. La juste valorisation de l'opérateur demeure cependant le principal point de friction, cristallisant les tensions entre les différentes parties prenantes.