L'Autorité reproche à Doctolib d'avoir mis en place une stratégie de "verrouillage" du marché.

Au cœur de la décision se trouvent des clauses contractuelles, en vigueur jusqu'en septembre 2023, qui imposaient des obligations d'exclusivité ou des ventes liées entre ses différents services, obligeant par exemple les praticiens à souscrire à un service pour en obtenir un autre.

L'enquête s'est appuyée sur des documents internes où Doctolib affichait sa volonté de "ne laisser aucun cabinet à la concurrence".

L'Autorité a également examiné, a posteriori, le rachat en 2018 de MonDocteur, le principal rival de Doctolib à l'époque. S'appuyant sur la jurisprudence européenne "Towercast" de 2023, elle a estimé que cette acquisition, bien que sous les seuils de notification, avait éliminé un concurrent crédible et renforcé la position dominante de Doctolib, dont les parts de marché dépassent 50 % depuis 2017. L'entreprise, qui vient tout juste d'atteindre la rentabilité, a vivement contesté cette analyse, la qualifiant de "lecture erronée" de son activité et a annoncé son intention de faire appel. Cette affaire illustre le durcissement de la surveillance des acquisitions et des pratiques commerciales des géants de la tech, même pour des opérations anciennes.