Une telle fusion redessinerait en profondeur le paysage des télécommunications en France, mais soulève des craintes importantes concernant l'emploi et la concurrence. La perspective d'un passage de quatre à trois opérateurs majeurs sur le marché français des télécoms refait surface, alimentée par la confiance affichée de Bouygues quant à une possible reprise des discussions pour le rachat de son concurrent SFR. Ce scénario de consolidation, s'il se concrétisait, créerait un géant capable de rivaliser plus frontalement avec le leader Orange.

Cependant, cette perspective n'est pas sans susciter de vives inquiétudes.

Les syndicats du secteur sont particulièrement mobilisés, craignant des conséquences sociales désastreuses.

Selon leurs estimations, la disparition de SFR en tant qu'entité indépendante pourrait entraîner la suppression d'environ 10 000 emplois, en raison des doublons inévitables dans les réseaux, les services commerciaux et les fonctions support. Au-delà de l'impact social, une telle opération attirerait l'attention des autorités de la concurrence, qui devraient s'assurer que la réduction du nombre d'acteurs ne nuise pas aux consommateurs en termes de prix et d'innovation. Le démantèlement potentiel de SFR ouvre également des opportunités pour des acteurs plus petits, comme l'opérateur Lyca Mobile, qui se positionne pour éventuellement reprendre des actifs qui seraient cédés dans le cadre de la fusion pour satisfaire aux exigences réglementaires. Le dossier reste donc complexe, mêlant enjeux stratégiques pour Bouygues, avenir incertain pour les salariés de SFR et questions de régulation pour l'ensemble du marché.