L'Autorité de la concurrence a infligé une amende de 4,6 millions d'euros à Doctolib pour abus de position dominante. La décision sanctionne des pratiques de "verrouillage" du marché, notamment liées au rachat de son principal concurrent, MonDocteur, en 2018. La sanction prononcée le 6 novembre 2025 marque un tournant pour la régulation de la e-santé en France. L'Autorité de la concurrence reproche à Doctolib d'avoir mis en place une stratégie visant à "écraser la concurrence" et à "verrouiller" le marché de la prise de rendez-vous médicaux en ligne et de la téléconsultation.
Parmi les pratiques épinglées figurent des clauses d'exclusivité et des ventes liées.
Surtout, la décision analyse pour la première fois les effets de l'acquisition de MonDocteur en 2018. Bien que l'opération ait été sous les seuils de notification obligatoire à l'époque, l'Autorité, s'appuyant sur la jurisprudence européenne "Towercast", a estimé que ce rachat avait éliminé un concurrent crédible et renforcé de manière abusive la position dominante de Doctolib. Des notes internes saisies lors de l'enquête, évoquant la volonté de "ne laisser aucun cabinet à la concurrence", ont pesé lourd dans la décision.
Doctolib, qui conteste fermement les conclusions et a annoncé faire appel, estime n'équiper que 30 % des soignants et juge la lecture du marché "erronée".
Cette affaire est emblématique de la surveillance accrue des autorités de la concurrence face aux stratégies de croissance des grandes plateformes numériques.
En résuméL'amende de 4,6 millions d'euros infligée à Doctolib pour abus de position dominante, notamment suite au rachat de MonDocteur, constitue un avertissement majeur pour les plateformes numériques. Elle illustre le durcissement de la régulation antitrust, qui examine désormais les conséquences des acquisitions, même anciennes, sur la structure concurrentielle des marchés.