Cette opération stratégique souligne les ambitions européennes des grands groupes technologiques chinois et soulève des questions de souveraineté économique. L'entrée de JD.com s'est faite via le rachat de la participation de l'Allemand Ceconomy, une manœuvre qui a conduit Bercy à lancer un examen au titre du contrôle des Investissements Étrangers en France (IEF). Craignant pour la « souveraineté culturelle » et la sécurité des données clients, le ministère de l'Économie a imposé des conditions strictes, acceptées par JD.com : le groupe chinois n'aura aucun rôle dans la gouvernance de Fnac Darty et ne pourra pas monter davantage au capital. Pour JD.com, dont le chiffre d'affaires dépasse 140 milliards d'euros, cette prise de participation dans un acteur majeur de la distribution française et belge est une porte d'entrée stratégique sur le marché européen, alors que son marché domestique devient de plus en plus concurrentiel. Le groupe chinois pourrait apporter à Fnac Darty son expertise en matière de logistique automatisée et de distribution omnicanale pour améliorer l'efficience et la rentabilité du groupe français. Cependant, cette alliance potentielle inquiète quant au risque de transfert technologique et de pression accrue sur les fournisseurs français. La décision de Bercy d'encadrer l'investissement sans le bloquer envoie un signal sur la position de la France, qui cherche à équilibrer attractivité pour les capitaux étrangers et protection de ses actifs stratégiques.