La direction du groupe a insisté sur le fait que cette vaste réorganisation, prévue pour s'étaler jusqu'à fin 2026, se ferait sans aucune suppression d'emploi.

Cette opération stratégique constitue une réponse d'Auchan à la fragilité de son format supermarché, confronté à une concurrence intense. Plutôt qu'une cession pure et simple, l'accord prend la forme d'un partenariat de franchise : Auchan reste propriétaire des magasins et employeur des 11 400 salariés concernés, mais confie l'exploitation commerciale à Les Mousquetaires. Le directeur général d'Auchan, Guillaume Darrasse, a martelé que « ce n’est pas un projet de diminution des coûts. C’est un projet de développement et de croissance ». L'objectif est de bénéficier de la puissance de frappe d'Intermarché, notamment sur les prix et la logistique, pour redynamiser ces points de vente dont le chiffre d'affaires cumulé atteint 3,3 milliards d'euros. Le basculement se fera progressivement jusqu'à la fin de 2026, le temps d'adapter chaque magasin aux standards des enseignes Intermarché ou Netto. Malgré les assurances de la direction, qui a répété qu'« il n’y aura pas d’emplois supprimés » et que « les salariés resteront des salariés d’Auchan », l'annonce a suscité de vives inquiétudes parmi le personnel. Les syndicats et les employés craignent un impact sur leurs conditions de travail, une intensification des tâches et, à terme, des restructurations une fois la transition achevée. Ce partenariat illustre les profondes mutations du secteur de la grande distribution en France, où les alliances et les changements d'enseigne deviennent des leviers essentiels pour survivre dans un marché hyper-concurrentiel.