Leur détention prolongée sans inculpation et avec un accès limité à leurs avocats est dénoncée par plusieurs organisations.

Ce statut, institué par une loi israélienne de 2002, permet de détenir sans poursuites des personnes considérées comme ayant participé à des actes hostiles contre Israël mais ne bénéficiant pas des garanties de prisonniers de guerre. Une modification provisoire du texte en décembre 2023 a considérablement allongé les durées de détention sans contrôle judiciaire, faisant passer de 14 à 75 jours, voire 180, le délai avant une présentation à un juge. Des ONG comme Amnesty International dénoncent une loi qui permet de "plonger dans une sorte de trou noir" des civils arrêtés "arbitrairement". Chadi Abou Sidou, un photojournaliste de 35 ans arrêté à Gaza en mars 2024 et libéré en octobre dans le cadre de l'échange d'otages, a décrit sa détention comme "environ cent jours de torture", passés "les mains attachées, les yeux bandés" dans la prison de Sdé Teiman. Il affirme n'avoir eu que deux entrevues avec son avocat en près de vingt mois et qu'aucune accusation n'a été portée contre lui.

Environ 2 000 de ces prisonniers ont été relâchés en échange des 20 derniers otages vivants détenus par le Hamas. Cependant, des ONG estiment qu'un millier de Palestiniens de Gaza restent incarcérés sous ce régime, dont des dizaines de professionnels de santé, dans une opacité qui entrave leur défense.