La situation des Palestiniens arrêtés à Gaza depuis le 7 octobre et détenus par Israël soulève de graves préoccupations juridiques et humanitaires. L'application de la loi sur les « combattants illégaux » a créé ce que des ONG qualifient de « trou noir » juridique, privant des centaines de détenus de leurs droits fondamentaux. Depuis le début de la guerre, des centaines de Palestiniens de Gaza ont été arrêtés et placés sous le statut de « combattant illégal ». Cette loi israélienne de 2002, modifiée en décembre 2023, permet de détenir une personne sans inculpation pour des périodes prolongées, pouvant aller jusqu'à 180 jours avant une présentation à un juge. Les organisations de défense des droits humains comme Amnesty International dénoncent une forme de détention au secret, où les prisonniers sont privés de contact avec leurs avocats et leurs familles pendant des mois. Un photojournaliste de Gaza, Chadi Abou Sidou, arrêté en mars 2024 et libéré en octobre dans le cadre de l'échange d'otages, témoigne avoir passé près de vingt mois en détention sans qu'aucune accusation ne soit portée contre lui.
Il décrit des conditions « inimaginables » et des interrogatoires où ses geôliers ne connaissaient même pas son identité. Selon l'ONG Physicians for Human Rights, 18 médecins de Gaza et des dizaines d'autres professionnels de santé restent « emprisonnés illégalement depuis des mois ».
L'administration pénitentiaire israélienne assure que les détenus sont incarcérés « conformément aux procédures légales » et que leurs droits sont respectés.
Cependant, les avocats et les ONG rapportent d'énormes difficultés pour obtenir des visites, créant une opacité qui entrave toute défense juridique.
Environ 2 000 de ces prisonniers ont été libérés en échange des otages, mais la situation de ceux qui restent incarcérés demeure une source de vive inquiétude.
En résuméLe recours par Israël à la loi sur les 'combattants illégaux' pour détenir des centaines de Palestiniens de Gaza sans inculpation ni accès à un avocat a créé une situation juridique précaire. Malgré la libération de 2 000 d'entre eux, le sort des détenus restants met en évidence une crise des droits humains qui complique davantage la résolution du conflit.