À 90 ans et après deux décennies au pouvoir sans élections, Mahmoud Abbas est aujourd'hui une figure profondément contestée.

Un sondage d'octobre révèle que 80 % des habitants de Cisjordanie et de Gaza réclament sa démission. Son autorité, déjà érodée par la prise de contrôle de Gaza par le Hamas en 2007, se limite désormais à des enclaves en Cisjordanie.

Il est perçu comme un dirigeant "affaibli, contesté et marginalisé", incapable d'incarner une alternative politique crédible.

Son impopularité est telle que, paradoxalement, elle renforce le soutien au Hamas, vu comme un acteur qui "agit, à tort ou à raison, au nom des Palestiniens".

Conscient de cette faiblesse institutionnelle, le plan de paix américain soutenu par l'ONU conditionne le futur rôle de l'AP à une "réforme" profonde. L'objectif est de créer une administration capable de gérer les services à Gaza sous la supervision d'un conseil international, mais le plan exclut explicitement le Hamas de tout rôle dans la future gouvernance. Cette stratégie se heurte à un double écueil : la faible légitimité de l'AP actuelle auprès de sa propre population et le poids politique et militaire du Hamas sur le terrain, qu'il semble difficile d'ignorer malgré les efforts pour le marginaliser.