Cette manœuvre est perçue par ses détracteurs comme une tentative de se soustraire à la justice et de consolider son pouvoir, exacerbant les divisions politiques en Israël. Poursuivi pour "corruption, fraude et abus de confiance" dans trois affaires distinctes, Benyamin Nétanyahou a toujours clamé son innocence, se présentant comme la victime d'une "chasse aux sorcières".

Sa demande de grâce auprès du président Isaac Herzog est juridiquement exceptionnelle, car elle intervient avant même toute condamnation.

Pour la justifier, ainsi que pour motiver ses demandes de report d'audiences, le Premier ministre met en avant l'impossibilité de gérer la guerre à Gaza tout en comparaissant au tribunal plusieurs fois par semaine.

Selon ses dires, la situation "sécuritaire et politique" exige sa pleine attention.

Cette stratégie est vivement critiquée par l'opposition, qui y voit une attaque frontale contre l'État de droit et une tentative de "détruire les institutions". Cette démarche s'inscrit dans un contexte plus large de défiance envers le système judiciaire, marqué par le projet controversé de réforme judiciaire de son gouvernement en 2023. Pour ses opposants, la demande de grâce est une nouvelle preuve de sa volonté de contourner les procédures légales pour des raisons personnelles. En utilisant le conflit à Gaza, Nétanyahou cherche non seulement à suspendre ses ennuis judiciaires, mais aussi à se positionner comme le seul leader capable de garantir la sécurité d'Israël, un argument politique puissant à l'approche des prochaines élections.