Plus de deux ans après l'attaque du Hamas, les tensions s'intensifient en Israël entre le gouvernement de Benyamin Nétanyahou et l'état-major de l'armée concernant les enquêtes sur les défaillances sécuritaires du 7 octobre 2023. Ce conflit interne sur la reddition de comptes révèle les profondes fractures politiques du pays face à un traumatisme national. Au cœur de la controverse se trouve la question d'une commission d'enquête nationale, réclamée par plus de 70% des Israéliens pour faire la lumière sur les manquements ayant permis l'attaque. Une telle commission, à l'image de celle qui suivit la guerre de 1973 et provoqua la démission de Golda Meir, pourrait avoir des conséquences politiques majeures. Le Premier ministre Benyamin Nétanyahou, qui n'a reconnu aucune responsabilité personnelle, s'y oppose fermement, la qualifiant d'"outil politique" et préférant repousser toute investigation approfondie à la fin de la guerre.
À l'inverse, l'armée a pris les devants en menant ses propres enquêtes internes, qui ont déjà abouti à des sanctions et des limogeages de hauts gradés.
Le chef d'état-major, le général Eyal Zamir, a publiquement appelé à une "enquête systémique", une prise de position perçue comme un défi à l'autorité du Premier ministre. La situation s'est envenimée lorsque le ministre de la Défense, Israël Katz, un fidèle de Nétanyahou, a ordonné un réexamen des enquêtes de l'armée.
Le général Zamir a répliqué en soulignant que toute enquête complémentaire devrait être menée par une commission "externe, objective et indépendante" incluant l'échelon politique.
Ce bras de fer illustre une lutte pour le contrôle du narratif et la détermination de chaque camp à ne pas porter seul le poids de l'échec sécuritaire le plus grave de l'histoire du pays.
En résuméUn conflit ouvert oppose le gouvernement israélien et son armée sur la question des responsabilités dans les échecs du 7 octobre. Tandis que Benyamin Nétanyahou bloque la création d'une commission d'enquête nationale, l'armée a mené ses propres investigations et réclame que l'échelon politique soit également tenu de rendre des comptes, illustrant la profonde crise de confiance au sommet de l'État.