La Belgique, la Slovaquie et potentiellement la Hongrie freinent l'initiative, craignant les risques juridiques et financiers.

Le plan de la Commission européenne, conçu pour offrir à l'Ukraine une bouffée d'air financière pour les trois prochaines années, se heurte à des obstacles politiques majeurs.

La Belgique, où est domiciliée la société de dépôt Euroclear qui détient la majorité des quelque 170 milliards d'euros d'actifs russes immobilisés, est au cœur du blocage. Le Premier ministre Bart De Wever exige des garanties nationales complètes de la part des autres États membres pour couvrir les risques de litiges juridiques que Moscou pourrait engager.

La situation est compliquée par une crise budgétaire interne en Belgique, qui monopolise l'attention du gouvernement.

À cette opposition s'ajoute celle, plus idéologique, de la Slovaquie.

Son Premier ministre, Robert Fico, a clairement déclaré que son pays ne participerait à aucun montage financier « si ces fonds devaient être dépensés pour des coûts militaires en Ukraine ».

Cette position, alignée sur celle de la Hongrie, menace le principe d'unanimité requis pour de telles décisions. Face à cette impasse, la Commission intensifie les négociations avec Bruxelles et explore des failles juridiques pour contourner les vétos potentiels, notamment en liant le gel des actifs à la fin de la guerre et au paiement de réparations par la Russie. L'urgence est d'autant plus grande que le Fonds Monétaire International conditionne la poursuite de son aide à l'Ukraine à la mise en place de ce prêt européen.