Cette initiative, menée en grande partie à l'écart des Européens, met Washington au centre des efforts diplomatiques tout en créant des tensions transatlantiques. Négocié par l'envoyé de Donald Trump, Steve Witkoff, le plan exigerait de l'Ukraine qu'elle cède des territoires importants, notamment le Donbass et des parties des régions de Kherson et de Zaporijjia, et qu'elle réduise son armée de moitié. Les responsables européens, qui ont découvert la proposition par voie de presse, se sont sentis "pris de court". Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a réagi en déclarant que la paix "ne peut pas être la capitulation", tandis que la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas, a insisté sur le fait qu'un accord ne pouvait se faire sans l'implication des Européens et des Ukrainiens. L'initiative est perçue par beaucoup comme une récompense pour l'agression de Moscou et une mise à l'écart des alliés traditionnels des États-Unis.

En réponse à ces inquiétudes, Washington a dépêché de hauts responsables de l'armée à Kiev pour informer le président Zelensky. Le Kremlin a pour sa part minimisé la nouveauté du plan, affirmant qu'il n'apportait rien de plus que ce qui avait été discuté lors d'un précédent sommet. Cette situation révèle une divergence stratégique majeure entre les États-Unis, qui semblent privilégier un accord rapide, et ses partenaires européens, qui craignent un règlement qui saperait les principes de sécurité du continent et légitimerait les gains territoriaux russes.