Selon des commandants ukrainiens, le conflit est passé d'une guerre de tranchées classique à une "guerre drone contre drone". Le ciel au-dessus du champ de bataille est saturé d'engins de toutes sortes : drones de reconnaissance, drones kamikazes, drones bombardiers, et même des drones "dormants" qui attendent au sol le passage d'une cible.

Cette saturation a créé une "zone grise" chaotique s'étendant jusqu'à 20 kilomètres du front, où tout mouvement est quasi suicidaire.

Les ravitaillements en munitions, nourriture et eau sont devenus extrêmement périlleux, et l'évacuation des blessés est presque impossible.

"La plupart des soldats meurent actuellement pendant la rotation", explique le colonel Vladyslav Voloshyn.

Les médecins de combat doivent opérer plus loin du front et se tournent vers la "télémédecine", utilisant des drones pour communiquer avec les soldats blessés et guider leurs camarades sur les premiers soins. Les deux armées adaptent leurs tactiques : la Russie utilise désormais de plus petits groupes d'assaut, plus difficiles à repérer, qui tentent de s'infiltrer dans les lignes ukrainiennes.

L'Ukraine, quant à elle, s'appuie sur des essaims de drones pour compenser son manque de munitions d'artillerie.

Cette nouvelle réalité du champ de bataille, où la technologie prime, pose un défi doctrinal majeur pour lequel aucune solution claire n'a encore été trouvée.