Cette position constitue une ligne rouge pour Bruxelles face aux propositions américaines qui semblaient initialement inclure une amnistie générale. Les craintes européennes ont été alimentées par la version initiale du plan de paix américain, qui aurait inclus la promesse d'une "amnistie complète pour les actions commises pendant la guerre".

Cette perspective a été jugée inacceptable par plusieurs capitales européennes.

Michael McGrath, le commissaire européen à la Justice, a déclaré dans une interview à POLITICO : "Je ne pense pas que l'histoire jugera avec bienveillance toute tentative de faire table rase des crimes russes en Ukraine".

Il a ajouté que permettre l'impunité "sèmerait les graines de la prochaine agression".

Oleksandra Matviichuk, lauréate du prix Nobel de la paix 2022, a abondé dans le même sens, affirmant qu'une amnistie "encouragerait d'autres dirigeants autoritaires à faire de même".

Les autorités ukrainiennes ont ouvert plus de 178 000 enquêtes sur des crimes russes présumés, et la Cour pénale internationale a émis un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine pour la déportation d'enfants ukrainiens. L'UE et d'autres partenaires internationaux travaillent à la mise en place d'un tribunal spécial pour juger le crime d'agression. Cette insistance sur la justice et la responsabilité contraste avec l'approche de l'administration Trump, qui a montré peu d'intérêt pour la poursuite de Poutine et a plutôt évoqué la réintégration de la Russie dans l'économie mondiale et le G8. Pour l'UE, la justice pour les victimes et la non-répétition des agressions sont des principes non négociables.