L'Allemagne, en particulier, se prépare activement à l'éventualité d'un conflit.

Un plan secret de 1 200 pages, révélé par le Wall Street Journal, détaille les préparatifs logistiques pour le déploiement de près de 800 000 soldats de l'OTAN, allemands et américains notamment, vers le flanc est de l'Alliance. Berlin a également déjà réintroduit une forme de service militaire volontaire.

Cette tendance n'est pas isolée.

En France, le président Macron a annoncé la création d'un service national volontaire de dix mois, une mesure visant à renforcer la cohésion nationale et la résilience face aux menaces. Le débat sur le retour de la conscription, sous une forme ou une autre, agite également l'Italie.

Ce réarmement matériel s'accompagne d'une évolution psychologique.

Selon un sondage récent, plus de la moitié des Européens interrogés estiment désormais qu'une guerre avec la Russie est possible dans les années à venir. L'historien Stéphane Audoin-Rouzeau note que les Européens "vivent toujours dans le déni de guerre" mais que des initiatives comme le service militaire pourraient commencer à changer la donne. Cette prise de conscience collective marque une rupture avec des décennies de paix et de réduction des budgets de défense sur le continent.