Il s'agit de garantir un prêt de 165 milliards d'euros à Kiev en utilisant comme levier les avoirs publics russes gelés sur son territoire. Cette proposition, défendue par un collectif de personnalités politiques qui estime que "c'est à la Russie de payer", se heurte à de fortes résistances. La Belgique, où se trouve la majorité de ces avoirs via le dépositaire international Euroclear, est particulièrement réticente.

Le Premier ministre belge, Bart De Wever, craint des représailles russes et exige des garanties financières des autres capitales européennes pour couvrir les risques juridiques.

Valérie Urbain, directrice générale d'Euroclear, a publiquement exprimé ses inquiétudes, qualifiant la structure juridique de "extrêmement complexe et risquée".

Selon elle, une faillite potentielle d'Euroclear affecterait "l'attractivité du marché européen" et l'ensemble du marché financier mondial.

Elle suggère qu'il serait préférable d'utiliser cet argent comme "levier dans les négociations" de paix plutôt que pour financer directement l'effort de guerre. Cette position rejoint celle de l'émissaire américain Steve Witkoff, qui a suggéré d'utiliser ces mêmes actifs pour des efforts de reconstruction post-conflit.

La discussion met en lumière un dilemme profond pour l'UE, coincée entre la volonté d'aider l'Ukraine par des moyens innovants et la peur de déstabiliser son propre système financier.