Ce projet, que le réalisateur portait en lui depuis des décennies, propose une vision très personnelle et aboutie du mythe de Mary Shelley. Considéré comme un "film somme" dans la carrière du cinéaste, ce "Frankenstein" est le fruit d'une obsession d'enfance pour le monstre de James Whale.

Del Toro parvient à respecter l'œuvre originale tout en y injectant ses thèmes de prédilection : la monstruosité, la paternité et la frontière floue entre l'humain et la créature. La critique salue unanimement la direction artistique, insufflant au long-métrage une "beauté morbide saisissante" et une esthétique gothique fascinante. Les performances des acteurs sont également au cœur des éloges, en particulier celle de Jacob Elordi, qui incarne une créature touchante et pathétique, passant de l'innocence enfantine à une rage violente face au rejet des hommes.

Face à lui, Oscar Isaac campe un Victor Frankenstein arrogant et lâche, agissant en père absent.

Le film, qui s'inspire de l'histoire vraie entourant l'écriture du roman par Mary Shelley, explore en profondeur la solitude, le rejet et la corruption de l'innocence. Si certains critiques notent quelques longueurs ou un excès de dialogues, la plupart s'accordent sur la puissance symbolique des moments de silence et la réussite globale du projet. Il s'agit d'une œuvre ambitieuse qui confirme la capacité de Netflix à produire des films d'auteur de grande envergure, redonnant vie au mythe de la plus belle des manières.