Madagascar a un nouvel homme fort : le colonel Michaël Randrianirina a été investi président de la transition, trois jours après que son unité militaire a pris le pouvoir. Cette investiture ouvre un "nouveau chapitre" incertain pour la Grande Île, après la fuite de l'ex-président Andry Rajoelina. Le colonel Randrianirina, 51 ans, a prêté serment devant la Haute Cour constitutionnelle, promettant de sortir le pays de la crise. Il réfute le terme de "coup d'État", affirmant que l'intervention militaire visait à arbitrer une situation de contestation populaire massive menée par la "Gen Z" malgache contre la mauvaise gouvernance de Rajoelina.
Ce dernier aurait été exfiltré par un avion militaire français.
Le nouveau président, qui avait été emprisonné en 2023 pour incitation à la mutinerie, se présente comme un homme en quête de légitimité. Il a entamé un "processus de consultation pour trouver un Premier ministre", mais a émis des doutes sur la tenue d'élections dans les 60 jours comme le demande la Cour, évoquant un délai de 18 à 24 mois. La communauté internationale a réagi avec prudence : l'Union Africaine a suspendu le pays, l'ONU a condamné un "changement inconstitutionnel", tandis que la France et l'Union Européenne appellent à un dialogue inclusif.
Air France a annoncé la reprise de ses vols vers l'île.
En résuméL'investiture du colonel Michaël Randrianirina à la présidence de Madagascar marque la fin de l'ère Rajoelina et le début d'une transition militaire dont la durée et l'issue restent floues. Le nouvel homme fort doit désormais naviguer entre les attentes de la population, la pression de la communauté internationale et la nécessité de restaurer la stabilité dans un pays en proie à une pauvreté endémique.