L'absence de majorité absolue pour le gouvernement et sa renonciation à l'article 49.3 ouvrent la voie à une bataille parlementaire incertaine, où chaque camp tentera d'imposer ses priorités économiques et sociales. La discussion s'annonce comme un test majeur pour le gouvernement de Sébastien Lecornu, contraint de négocier pour faire adopter son texte. Les débats débutent en commission des Finances avec l'examen de la partie "recettes", pour laquelle près de 1800 amendements ont été déposés.
Les oppositions, bien que divisées, sont déterminées à modifier en profondeur la copie gouvernementale.
La gauche, menée par le Parti socialiste, entend revenir sur le gel des prestations sociales et réintroduire une taxe sur les hauts patrimoines. À droite, Les Républicains insistent sur la baisse des dépenses publiques, tandis que le Rassemblement National pourrait faire de la suppression de l'Aide médicale d'État une de ses priorités. Au cœur des tensions se trouve la promesse de suspendre la réforme des retraites, un engagement crucial du Premier ministre pour s'assurer une majorité. La méthode choisie par l'exécutif, un amendement au budget de la Sécurité sociale, est jugée insuffisante par LFI et le RN, qui réclament une "lettre rectificative" pour garantir juridiquement la mesure. Ce bras de fer parlementaire se déroule dans un climat économique préoccupant, marqué par la récente dégradation de la note de la dette française par l'agence S&P, qui a invoqué une "incertitude élevée" sur les finances publiques.
Les ministres appellent à la "responsabilité", avertissant qu'un échec à voter le budget paralyserait le pays.











