Cet événement relance le débat sur la sécurité des institutions culturelles françaises et met en lumière des vulnérabilités importantes.

Dimanche matin, un commando de quatre individus a dérobé huit joyaux de la Couronne de France, d'une "valeur inestimable", dans la galerie d'Apollon. L'opération, qualifiée de "casse du siècle", a duré moins de sept minutes, les malfaiteurs s'introduisant par une fenêtre à l'aide d'une disqueuse avant de s'enfuir en scooter. Parmi les pièces volées figurent le diadème de l'impératrice Eugénie et une broche reliquaire.

Si la valeur patrimoniale est incalculable, un historien a avancé une estimation financière entre 70 et 80 millions d'euros.

Les experts soulignent que ces objets, trop célèbres, sont invendables sur le marché légal et pourraient être démantelés pour leurs pierres, ce qui en diminuerait la valeur. L'enquête a été confiée à la Brigade de répression du banditisme (BRB), qui analyse les indices et les images de vidéosurveillance. Le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, s'est montré confiant, déclarant : "On les retrouvera".

Ce vol met en lumière de graves questions sur la sécurité du musée le plus visité au monde. Un pré-rapport de la Cour des comptes, cité par la presse, avait déjà pointé un "retard considérable" dans la modernisation des équipements de sûreté, notant qu'un tiers seulement des salles serait équipé de caméras. La ministre de la Culture, Rachida Dati, a reconnu "une grande vulnérabilité" et comparé la sidération de l'opinion à celle de l'incendie de Notre-Dame. Le gouvernement a demandé aux préfets de renforcer la sécurité des sites culturels.

L'opposition a vivement critiqué une "faillite sécuritaire" de l'État.