L'Assemblée nationale a adopté pour la première fois un texte porté par le Rassemblement National, une résolution visant à dénoncer l'accord franco-algérien de 1968. Ce vote historique, acquis à une seule voix de majorité, met en lumière les fractures politiques françaises sur la question de l'immigration et place l'exécutif dans une position délicate. Le scrutin, remporté par 185 voix contre 184, constitue une victoire symbolique majeure pour le parti de Marine Le Pen, qui a qualifié cette journée d'« historique ». La proposition de résolution, bien que non contraignante pour le gouvernement, l'invite à dénoncer cette convention qui accorde un statut spécifique aux ressortissants algériens en matière de circulation, de séjour et d'emploi en France. Le succès de cette initiative a été rendu possible par une alliance de circonstances : la totalité des députés RN et de leur allié UDR, ainsi que la moitié des groupes Les Républicains et Horizons, ont voté en faveur du texte. L'issue du vote a également été déterminée par l'absence de nombreux députés de la majorité présidentielle et de la gauche.
Le chef des députés LR, Laurent Wauquiez, a justifié son soutien en affirmant qu'« il n’y a aucune raison [...] de ne pas voter ce que nous voulons pour notre pays ».
Face à cette situation, le gouvernement s'est retrouvé dans l'embarras. Le Premier ministre Sébastien Lecornu a estimé qu'il fallait « renégocier » l'accord, le jugeant d'« une autre époque », tandis que le ministre des Relations avec le Parlement, Laurent Panifous, a mis en garde contre une « aggravation de la crise » avec Alger. La gauche a unanimement dénoncé une manœuvre aux relents xénophobes, le socialiste Laurent Lhardit accusant le RN de ne prospérer « que sur la haine de l’autre ».
En résuméL'Assemblée nationale a voté de justesse une résolution du RN pour dénoncer l'accord franco-algérien de 1968, une première historique pour le parti. Soutenu par LR et Horizons et favorisé par l'absence de nombreux députés de la majorité et de gauche, ce vote symbolique mais non contraignant expose les divisions sur l'immigration et met le gouvernement sous pression pour renégocier le traité.