La chute d'El-Fasher est décrite comme un « tournant sanglant » dans une guerre qui se déroule largement sans témoin.

Elle consacre la victoire des FSR du général Hemeti sur l'armée régulière et rouvre les plaies ethniques du Darfour.

Des récits glaçants de civils ayant fui la ville font état de viols, d'exactions et de crimes de masse.

La communauté internationale peine à documenter les crimes. Des ONG et des chercheurs s'appuient sur l'analyse d'images satellites, les vidéos publiées par les combattants eux-mêmes sur les réseaux sociaux, et les témoignages de rescapés pour constituer des dossiers. Le procureur de la CPI a déclaré que les violences pourraient constituer des crimes contre l'humanité. Le conflit a déjà fait des dizaines de milliers de morts et provoqué une crise humanitaire catastrophique, avec près de 12 millions de personnes déplacées selon l'ONU. L'implication de puissances étrangères, notamment les Émirats arabes unis, est pointée du doigt, tout comme le « désintérêt coupable » des Occidentaux face à une crise qui marque la « faillite politique du Soudan comme État unitaire ».