L'examen de la première partie du projet de loi de finances (PLF) pour 2026 a été suspendu à l'Assemblée nationale dans un climat de forte incertitude, marqué par des votes contraires aux positions du gouvernement et des négociations politiques complexes. Les députés, qui ont déjà voté plus de 40 milliards d'euros d'impôts supplémentaires, interrompent leurs travaux sur le budget de l'État pour se consacrer à celui de la Sécurité sociale, avant une reprise prévue le 12 novembre. La situation actuelle révèle la fragilité de la majorité présidentielle. De nombreux amendements de l'opposition, mais aussi de certains députés du camp présidentiel, ont été adoptés, alourdissant la fiscalité des grandes entreprises.
Cette tendance a poussé le président Emmanuel Macron à réagir, déclarant qu'« on ne grandit pas un pays en attaquant ses champions ».
La principale source de tension reste la négociation entre le gouvernement de Sébastien Lecornu et le Parti socialiste concernant la suspension de la réforme des retraites, une concession majeure qui conditionne le soutien du PS et donc la survie du gouvernement. Face à l'enlisement des débats et à l'approche de la date limite du 23 novembre pour transmettre le texte au Sénat, l'hypothèse d'un échec du vote et d'un recours du gouvernement à l'article 49.3 ou à des ordonnances refait surface. La ministre Amélie de Montchalin a toutefois assuré que le gouvernement s'engageait à « transmettre » au Sénat « tous les amendements votés » par l'Assemblée, même en l'absence d'un vote formel sur la première partie du texte.
En résuméL'examen du budget 2026 est au point mort, illustrant la difficulté du gouvernement à construire une majorité. Entre les concessions faites au PS et les amendements fiscaux adoptés contre son gré, l'exécutif se retrouve sous pression, avec la menace d'un blocage institutionnel et le spectre du 49.3 qui plane de nouveau.