Le gouvernement français a initié une procédure de suspension à l'encontre de la plateforme de commerce en ligne Shein, marquant une escalade dans la confrontation avec le géant chinois de l'ultra fast-fashion. Cette décision intervient dans un contexte de polémiques multiples et d'une prise de conscience croissante des enjeux éthiques et réglementaires posés par l'entreprise. Sur instruction du Premier ministre Sébastien Lecornu, le gouvernement a officiellement engagé une "procédure de suspension" et laissé 48 heures à Shein pour se conformer à la réglementation française. Cette action fait suite à une série de scandales, notamment la découverte de poupées sexuelles à l'effigie d'enfants et, plus récemment, la vente d'armes de catégorie A (machettes, poings américains) sur sa marketplace, signalée par le député LR Antoine Vermorel-Marques à la procureure de la République. Le ministre de l'Économie, Roland Lescure, a justifié cette fermeté en qualifiant les pratiques de l'entreprise de "dégueulasses".
La procédure coïncide avec l'ouverture, ce mercredi 5 novembre, du premier magasin physique permanent de Shein en France, un corner au sein du BHV à Paris.
L'événement a attiré une foule de clients mais aussi des manifestations d'élus et d'associations dénonçant une "faute morale" du grand magasin. Yann Rivoallan, président de la Fédération française du prêt-à-porter féminin, a qualifié Shein de "société de mafieux". Les critiques portent sur un modèle économique accusé de violer la réglementation, de favoriser la surconsommation, de ne pas respecter les normes environnementales et sociales, et de concurrencer déloyalement les marques françaises.
L'entreprise chinoise a réagi en fermant temporairement sa marketplace en France, tout en maintenant son activité de vente directe.
En résuméFace à de multiples scandales concernant la vente de produits illicites, le gouvernement français a lancé une procédure de suspension contre Shein, lui donnant 48 heures pour se conformer à la loi. Cette offensive coïncide avec l'ouverture controversée de son premier point de vente physique à Paris, cristallisant les tensions autour de son modèle économique et de ses pratiques.