Ce compromis, bien que salué comme une nécessité diplomatique, a été obtenu au prix de concessions importantes qui affaiblissent la portée réelle des ambitions affichées. Après une nuit de négociations intenses à Bruxelles, les Vingt-Sept ont validé un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 90% en 2040 par rapport à 1990. Cependant, pour rallier des États réticents comme l'Italie, l'accord intègre une flexibilité notable : jusqu'à 5% de cette réduction pourra être atteinte via l'achat de crédits carbone internationaux, un mécanisme critiqué par les organisations environnementales qui estiment qu'il réduit l'effort réel à 85%.

Une porte est même ouverte pour 5% supplémentaires lors d'une future révision.

D'autres concessions ont été faites, comme le report d'un an (de 2027 à 2028) de l'extension du marché du carbone au transport routier et au chauffage des bâtiments, une demande de pays comme la Hongrie et la Pologne. Pour l'échéance de 2035, l'UE a maintenu une fourchette de réduction comprise entre 66,25% et 72,5%, évitant ainsi de nouvelles négociations complexes.

La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a salué l'accord, affirmant que les Européens sont "prêts pour Belem!".

Cependant, les ONG, comme le réseau CAN Europe, ont dénoncé un accord "beaucoup plus faible" que ne le suggère le chiffre de 90%. Cet accord permet néanmoins à l'UE de ne pas arriver les mains vides à la COP30 et de tenter de conserver son "leadership" climatique, alors que Donald Trump a de nouveau retiré les États-Unis de l'Accord de Paris.