L'Assemblée nationale a adopté samedi, à une courte majorité, la première partie du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, consacrée aux recettes. Ce vote crucial, obtenu grâce au soutien du Parti socialiste, ouvre la voie à l'examen du volet "dépenses", qui s'annonce explosif avec en son cœur la suspension de la réforme des retraites. L'adoption du volet recettes a été un soulagement pour le gouvernement de Sébastien Lecornu, qui a ainsi évité de recourir à l'article 49.3 de la Constitution. Le vote a toutefois mis en lumière les profondes divisions de la gauche : tandis que les socialistes ont voté pour, permettant au texte de passer, les députés de La France insoumise (LFI) et du Rassemblement National (RN) ont voté contre. Les écologistes et les communistes se sont majoritairement abstenus.
Olivier Faure (PS) a justifié ce choix en affirmant que les oppositions avaient fait « le jeu du pire ».
De son côté, Manuel Bompard (LFI) a annoncé le dépôt probable d'une nouvelle motion de censure en décembre.
Les débats ont été tendus, notamment sur la question des franchises médicales, dont l'Assemblée a rejeté l'extension du périmètre. L'attention se porte désormais sur la suite des discussions, qui doivent s'achever mercredi à minuit.
Le calendrier est contraint, avec des centaines d'amendements encore à examiner. Le moment clé sera le débat sur la suspension de la réforme des retraites, pierre angulaire de l'accord entre le gouvernement et le PS. D'autres mesures, comme la prolongation de l'expérimentation des salles de consommation à moindre risque ("salles de shoot") et la création d'un "réseau France Santé" pour améliorer l'accès aux soins, ont également été approuvées.
En résuméLe gouvernement a remporté une première manche cruciale sur le budget de la Sécurité sociale grâce à l'appui des socialistes, mais les débats à venir sur les dépenses, et en particulier sur la réforme des retraites, promettent une semaine sous haute tension politique à l'Assemblée nationale.