Cette offensive judiciaire inédite vise à obtenir réparation pour les préjudices subis face à un modèle économique jugé prédateur et non conforme aux réglementations françaises et européennes.
L'arrivée controversée de Shein au BHV à Paris a été le catalyseur de cette mobilisation. Les plaignants accusent la plateforme de contourner les règles fiscales, sociales et environnementales qui s'imposent aux acteurs établis en France, créant ainsi une distorsion de concurrence massive. Bernard Cherqui, président de l'Alliance du commerce, a qualifié l'action d'historique : "C'est la première fois dans l'histoire du commerce en France qu'une telle action est lancée".
Les marques françaises ne demandent pas la fermeture de Shein, mais des compensations financières pour les dommages causés par ses "pratiques illégales".
En réaction, Shein a dénoncé une "tentative de boycott". La polémique met en lumière le bras de fer plus large entre les commerces traditionnels et les nouveaux géants de la "fast fashion", dont le modèle repose sur des prix extrêmement bas et un renouvellement constant des collections, souvent au détriment des conditions de travail et de l'environnement. Face à cette concurrence, des entreprises françaises comme Le Slip Français tentent de riposter en proposant des produits fabriqués localement à des prix compétitifs, comme un nouveau tee-shirt "anti-Shein".
La bataille judiciaire qui s'engage pourrait marquer un tournant dans la régulation de ces plateformes de commerce en ligne.












