Le gouvernement, qui exclut à ce stade de recourir à une loi spéciale, doit désormais trouver un compromis alors que le texte est envoyé au Sénat. Le rejet de la partie recettes du budget par les députés illustre la difficile équation pour l'exécutif, qui ne dispose pas d'une majorité absolue.

Les débats ont été vifs, notamment autour de mesures fiscales controversées. Des amendements visant à supprimer la TVA sur les produits de première nécessité, à bloquer leurs prix, ou encore à baisser la TVA sur l'électricité ont été adoptés contre l'avis du gouvernement. Au Sénat, la majorité de droite a déjà retoqué certaines propositions de la gauche, comme la hausse du Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) et la suspension de la réforme des retraites, tout en rétablissant des taxes pour renflouer la Sécurité sociale. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a prévenu que le déficit pour 2026 pourrait osciller entre 4,1% et 5,3% en fonction de l'adoption de trois amendements contestés. Face à cette situation, le Premier ministre Sébastien Lecornu a affirmé que le camp gouvernemental restait "déterminé à parvenir à un compromis" et à éviter une loi spéciale, qui permettrait d'assurer la continuité des finances publiques sans vote détaillé. Cependant, le temps presse, car le dépôt tardif du projet de loi décale l'ensemble du calendrier parlementaire, avec une date limite au 23 décembre pour le PLF.