Le texte est désormais entre les mains du Sénat, mais la perspective d'un compromis semble s'éloigner, ravivant les spectres d'une loi spéciale ou d'un recours à l'article 49.3. Après le rejet de la première partie du budget par 404 voix contre 1, le Premier ministre Sébastien Lecornu a pris la parole pour dénoncer le "cynisme de certains partis" qui "bloquent la situation". Il a appelé à la "responsabilité" des oppositions et annoncé qu'il proposerait des votes sur des "priorités absolues" comme la défense ou la sécurité pour tenter de trouver des majorités.

Le texte arrive ce lundi au Sénat, où la majorité de droite entend le réécrire en profondeur.

La commission des Finances a déjà présenté ses priorités : faire des économies supplémentaires sur l'État, épargner les entreprises et alléger l'effort demandé aux collectivités.

Cependant, même si le Sénat adopte une version modifiée, les règles de la navette parlementaire, notamment la "règle de l'entonnoir budgétaire", compliquent la recherche d'un accord en commission mixte paritaire. Face à ce que le député LFI Éric Coquerel considère comme une impasse inévitable, l'hypothèse d'une loi spéciale, qui permettrait au gouvernement de fonctionner sur la base du budget de l'année précédente, gagne du terrain.

Cette option est cependant risquée, car elle pourrait accroître le déficit, comme l'a souligné l'éditorialiste Nicolas Doze.

La situation met en lumière la fragilité de l'exécutif sans majorité absolue et la difficulté à faire adopter des textes budgétaires cruciaux.