Le groupe d'électroménager Brandt, dernier fleuron de la production de gros électroménager en France, a été placé en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Nanterre. Cette décision, qui entraîne la suppression de plus de 700 emplois, marque un coup dur pour l'industrie française et suscite une vive émotion chez les salariés et les élus locaux. La chute de cette entreprise centenaire s'est concrétisée malgré les efforts pour la sauver. Un projet de reprise en Société coopérative et participative (Scop), soutenu par l'État à hauteur de cinq millions d'euros et par les collectivités locales, a été jugé non viable par la justice, qui a estimé qu'il manquait entre 20 et 25 millions d'euros pour relancer l'activité. Pour les 700 salariés des sites d'Orléans et de Vendôme, dont certains travaillaient dans l'entreprise depuis plus de trente ans, la nouvelle est un "coup de massue".
Les syndicats et les élus locaux ont exprimé leur colère et leur incompréhension face à une décision jugée trop précipitée, un délégué syndical CFE-CGC déclarant, "abasourdi", que "le made in France s'arrête avec nous".
Cette liquidation s'inscrit dans un contexte plus large de désindustrialisation du secteur de l'électroménager en France au cours des trente dernières années, marqué par les fermetures successives d'usines de grands groupes comme Electrolux et Whirlpool. La production a été massivement délocalisée vers des pays à plus faibles coûts de main-d'œuvre, et la concurrence internationale, notamment chinoise, a rendu la survie des fabricants français de plus en plus difficile.
Le ministre de l'Industrie a d'ailleurs appelé l'Europe à mieux protéger son marché commun face à ces défis.
En résuméLa liquidation de Brandt symbolise la fin d'une ère pour l'industrie française de l'électroménager. Malgré un projet de reprise soutenu par les pouvoirs publics, la décision judiciaire scelle le sort de 700 salariés et souligne les difficultés du secteur face à la concurrence mondiale et aux délocalisations.