La gestion de l'épidémie de dermatose nodulaire bovine a provoqué une vive colère dans le monde agricole, culminant avec des affrontements en Ariège où les éleveurs se sont opposés à l'abattage forcé de leurs troupeaux. Cette crise sanitaire met en lumière le profond désarroi des agriculteurs et les tensions entre les impératifs sanitaires et la réalité économique et humaine de l'élevage. Le point névralgique de la contestation s'est situé dans une ferme des Bordes-sur-Arize, où des centaines d'agriculteurs se sont mobilisés pendant plus de deux jours pour empêcher l'abattage de près de 200 vaches suite à la détection d'un cas de dermatose. La situation a dégénéré en heurts avec les forces de l'ordre, qui ont finalement pris le contrôle de l'exploitation, procédant à quatre interpellations.
Cette intervention a été vivement critiquée, le chroniqueur Sébastien Lignier dénonçant un deux poids, deux mesures : « Le LBD est beaucoup plus facile à sortir quand c’est un agriculteur que lorsque c’est un émeutier ».
Face à la fronde, la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a maintenu sa position, affirmant que « l'abattage est la seule solution pour sauver toute la filière ». En réponse à la propagation, le gouvernement a étendu la zone d'obligation vaccinale. Cependant, de nombreux éleveurs et responsables syndicaux, comme Christian Convers de la Coordination Rurale, plaident pour une stratégie axée sur la vaccination, considérée comme « le premier pilier » de la lutte, tout en déplorant le manque de doses disponibles. La colère s'est étendue au-delà de l'Ariège, avec des actions de protestation à Agen et Bordeaux.
Des figures politiques comme Jordan Bardella ont également réagi, critiquant la méthode du gouvernement : « Je n'aime pas cette méthode ».
En résuméLa crise de la dermatose nodulaire a mis en évidence une fracture entre le gouvernement, qui impose une politique d'abattage sanitaire stricte, et des éleveurs qui réclament la vaccination et dénoncent une gestion brutale. Les tensions en Ariège ont servi de détonateur à un mouvement de colère plus large dans le Sud-Ouest, illustrant le désarroi profond du monde agricole.