Cette mobilisation massive est alimentée par deux fronts de mécontentement : la gestion par l'État de l'épidémie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) et l'imminence de la signature de l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur.
Face à l'intensification des protestations, qui ont conduit à des incidents graves comme un accident sur l'A63 et à des menaces de mort envers des vétérinaires, Matignon a repris le dossier en main.
Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a convoqué deux réunions de crise et demandé une "accélération de la stratégie vaccinale". La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a annoncé un plan de vaccination pour "750 000 bovins dans les semaines qui viennent", tout en défendant la stratégie d'abattage comme seule solution pour éradiquer les foyers et permettre la reprise des exportations. Cependant, cette approche est vivement contestée par de nombreux éleveurs qui refusent l'abattage massif et dénoncent une gestion de crise "purement économique".
Parallèlement, la perspective de la ratification de l'accord du Mercosur, prévue pour le 20 décembre, exacerbe les tensions.
Les agriculteurs craignent une concurrence déloyale due à l'importation massive de viande bovine sud-américaine, produite selon des normes jugées moins strictes.
Le président Emmanuel Macron a lui-même estimé que "le compte n'y était pas" pour l'agriculture française, signalant une opposition de la France mais sans pour autant apaiser les craintes du secteur.











