L'Union européenne a opéré un revirement majeur dans sa politique climatique en renonçant à l'interdiction totale de la vente de voitures neuves à moteur thermique en 2035. Cette décision, présentée comme un assouplissement, autorisera la vente d'une part limitée de véhicules thermiques et hybrides rechargeables au-delà de cette date, à condition que leurs émissions de CO2 soient compensées. Ce changement de cap, qualifié d'"inéluctable" par certains analystes, intervient dans un contexte de crise pour le secteur automobile européen, confronté à la concurrence chinoise et à une demande pour les véhicules électriques moins forte qu'anticipé. La mesure initiale, pilier du Pacte vert européen, faisait l'objet d'une forte pression de la part de certains États membres, notamment l'Allemagne, et de constructeurs comme Volkswagen qui saluent ce pragmatisme. La Commission européenne a justifié cette flexibilité par la nécessité de soutenir son industrie, en danger de "mort" selon les mots du vice-président Stéphane Séjourné. En parallèle, pour stimuler le marché, Bruxelles a annoncé la création d'une nouvelle catégorie de "petits véhicules électriques européens" qui bénéficieront d'un superbonus s'ils sont fabriqués en Europe.
Cependant, cette décision divise.
La France, par la voix de sa ministre de la Transition écologique, "regrette la flexibilité ouverte aux véhicules thermiques", tandis que les organisations environnementales s'inquiètent des conséquences sur les engagements climatiques de l'UE, rappelant que les voitures représentent 12% des émissions de gaz à effet de serre du continent.
En résuméBruxelles a décidé d'assouplir l'interdiction des moteurs thermiques pour 2035, une décision pragmatique pour soutenir l'industrie automobile mais qui suscite des critiques et des inquiétudes quant à la réalisation des objectifs climatiques européens.