La réaction des marchés a été immédiate et sévère, l'action enregistrant sa plus forte baisse journalière depuis mars 2023.
Le verdict d'un jury fédéral de Manhattan a reconnu la banque complice des exactions du régime d'Omar el-Béchir en lui ayant permis d'accéder au système financier américain en violation des sanctions. Trois réfugiés soudanais ont obtenu 20,5 millions de dollars de dommages et intérêts, un montant symbolique mais qui ouvre la voie à des milliers d'autres plaintes potentielles. Les analystes et les articles de presse évoquent le chiffre de plus de 20 000 plaignants potentiels, faisant craindre un risque financier se chiffrant en milliards de dollars. Cette affaire réveille le douloureux souvenir de 2014, lorsque BNP Paribas avait dû s'acquitter d'une amende record de 8,97 milliards de dollars pour avoir contourné des sanctions américaines. La direction de la banque a qualifié le verdict de « manifestement erroné » et a annoncé son intention de faire appel, arguant que la décision ignorait des « éléments de preuve essentiels ». Au-delà de l'impact financier, c'est un risque réputationnel majeur pour l'établissement, qui fragilise son image et ses engagements ESG.
L'affaire illustre également la vulnérabilité persistante des banques européennes face à l'extraterritorialité du droit américain, créant une incertitude stratégique que les investisseurs détestent.











