L'action du groupe a dévissé de près de 10 % jeudi, accusant sa pire séance depuis mars 2020. Cette réaction violente du marché s'explique par une publication jugée décevante, alors que le titre avait atteint des valorisations élevées ces derniers mois, notamment en raison de son exposition au secteur porteur de l'intelligence artificielle via l'équipement des centres de données. Sur les neuf premiers mois de l'année, le résultat opérationnel courant ajusté a atteint 1,44 milliard d'euros et le chiffre d'affaires 6,87 milliards, des chiffres inférieurs aux consensus des analystes qui tablaient respectivement sur 1,47 milliard et 7,03 milliards. Bien que la croissance au troisième trimestre soit restée dynamique, elle a montré des signes de ralentissement par rapport au premier semestre, y compris dans le segment très suivi des data centers aux États-Unis.

La sanction a été d'autant plus sévère que le titre était devenu "très cher", selon les analystes, rendant les investisseurs particulièrement exigeants.

Malgré cette déception sur les chiffres publiés, la direction de Legrand a confirmé ses objectifs pour l'ensemble de l'exercice, visant une croissance du chiffre d'affaires de +10 % à +12 % et une marge opérationnelle ajustée entre 20,5 % et 21 %. La chute du cours semble donc corriger les "excès des derniers mois" plutôt que de remettre en cause les fondamentaux solides de l'entreprise.