Le titre a d'abord profité, comme l'ensemble du secteur bancaire français, d'un contexte favorable, enregistrant une hausse de 2,23 % lors d'une séance. Cette performance a été portée par des facteurs macroéconomiques, notamment les propos du gouverneur de la Banque du Japon qui ont renforcé les attentes d'une hausse de taux à Tokyo.

Ce mouvement est perçu comme bénéfique pour les marges des banques européennes.

Cependant, cette tendance positive est contrebalancée par une forte défiance liée à une affaire judiciaire aux États-Unis.

Fin octobre, un tribunal de New York a condamné la banque à verser 20,75 millions de dollars à des réfugiés soudanais, la jugeant coupable d'avoir participé au financement de milices. Si le montant est symbolique, il ouvre la porte à des actions collectives de la part de potentiellement 23 000 plaignants, pour un coût qui pourrait atteindre 10 milliards de dollars. Depuis la révélation de cette affaire, la capitalisation boursière de la banque a fondu de 10 milliards, signifiant que le marché a déjà largement intégré ce risque potentiel. Les analystes soulignent néanmoins que la solidité de BNP Paribas n'est pas remise en cause, avec un ratio de fonds propres durs (Tier 1) de 12,5 %, bien supérieur aux exigences réglementaires. La banque dispose également d'un stock de provisions conséquent.

Le titre est donc pris en étau entre des fondamentaux jugés solides, une valorisation attractive avec une décote sur son actif net, et un risque judiciaire américain qui pèse sur la confiance des investisseurs.