Plusieurs événements récents illustrent cette dynamique complexe.

D'une part, l'envolée de la dette publique américaine pousse les investisseurs à chercher des actifs de protection, bénéficiant à la fois à l'or et au bitcoin, comme l'a souligné Larry Fink. Cette perception du bitcoin comme une couverture contre la dépréciation des monnaies fiduciaires et les risques souverains gagne du terrain dans la finance institutionnelle.

D'autre part, les deux actifs réagissent différemment aux événements géopolitiques et aux politiques monétaires.

Une chute notable de 10 % du cours de l'or en six jours, un événement rare, a coïncidé avec une stabilité surprenante du bitcoin, amenant certains analystes à questionner la suprématie de l'or. De plus, la perspective d'un accord commercial sino-américain a provoqué une baisse de l'or, les investisseurs se tournant vers des actifs jugés plus risqués, dont le bitcoin, qui a profité de ce regain d'appétit pour le risque. Cette dualité positionne le bitcoin à la fois comme un actif de croissance, sensible à la liquidité et aux baisses de taux, et comme une réserve de valeur numérique, un "or 2.0", de plus en plus décorrélé des actifs traditionnels dans certains scénarios de crise.