Sont désormais concernés les actifs jugés "improductifs" tels que les objets de luxe, les œuvres d'art, les liquidités, l'or, les yachts et, de manière notable, les actifs numériques comme les cryptomonnaies et les NFT. Cette inclusion marque un tournant dans la reconnaissance fiscale de ces nouveaux actifs, les sortant d'une relative zone grise pour les intégrer pleinement dans le patrimoine taxable des plus fortunés.

La mesure a immédiatement provoqué une levée de boucliers au sein de l'écosystème crypto français.

Eric Larchevêque, cofondateur de Ledger, a dénoncé sur les réseaux sociaux "une erreur idéologique majeure", arguant que cette taxation pourrait freiner l'innovation et l'investissement dans un secteur en pleine croissance.

La critique principale porte sur la qualification même des cryptomonnaies comme "improductives".

Pour de nombreux acteurs, ces actifs, lorsqu'ils sont investis dans des projets de finance décentralisée (DeFi) ou utilisés pour le "staking", génèrent des rendements et participent au financement d'une nouvelle économie numérique.

Les qualifier d'improductifs relèverait donc d'une "incompréhension profonde" de leur nature. Le débat met en lumière une tension fondamentale entre la volonté du législateur de trouver de nouvelles recettes fiscales et la crainte des entrepreneurs de voir la France pénaliser la détention d'actifs innovants, au risque de provoquer une fuite des capitaux et des talents vers des juridictions plus favorables. Selon la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, cet impôt pourrait rapporter environ 500 millions d'euros, un montant jugé modeste par rapport au bruit médiatique généré, mais qui envoie un signal politique fort sur la volonté de taxer toutes les formes de richesse.