Cette approche calculée révèle une volonté de contrôler l'écosystème tout en explorant des jetons encadrés pour soutenir ses exportations.

La position de la Chine sur les cryptomonnaies se nuance. D'un côté, le gouvernement maintient une ligne dure, qualifiée de 'tolérance zéro', envers les stablecoins privés développés sur son territoire ('onshore'), craignant leur potentiel de déstabilisation financière.

De l'autre, il semble ouvrir la voie à des alternatives institutionnelles et contrôlées.

C'est dans ce contexte qu'Alibaba prépare un 'deposit token', un jeton numérique directement adossé à des dépôts dans des banques commerciales. Ce projet n'est pas un simple détail technique, mais un 'test grandeur nature' des limites du modèle chinois.

L'objectif serait de créer un actif numérique encadré, potentiellement utile pour faciliter les transactions internationales et les exportations, un secteur clé pour l'économie chinoise.

Cette initiative s'inscrit dans un contexte géopolitique tendu.

Parallèlement, Alibaba a dû fermement démentir des accusations relayées par le Financial Times, selon lesquelles le groupe soutiendrait des opérations de l'armée chinoise contre les États-Unis grâce à la collecte de données. Le géant de la tech a rejeté ces allégations, mais l'épisode souligne la méfiance occidentale envers les grandes entreprises technologiques chinoises et leur proximité supposée avec le pouvoir de Pékin. La stratégie chinoise semble donc claire : rejeter les cryptomonnaies décentralisées et privées, tout en explorant activement la tokenisation sous l'égide des banques et de l'État.