Alors que la Banque Centrale Européenne juge le risque pour la zone euro encore "limité", la Banque des Règlements Internationaux alerte sur un possible "krach obligataire", soulignant les enjeux de stabilité financière posés par ces actifs numériques. Les régulateurs financiers mondiaux adoptent des positions contrastées face à la montée en puissance des stablecoins.

Dans sa dernière revue de stabilité financière publiée le 20 novembre, la BCE a adopté un ton mesuré, estimant que ces actifs ne représentent qu'un "risque limité" pour la zone euro.

L'institution justifie sa position par une adoption encore marginale de ces jetons au sein de l'union monétaire et par l'entrée en vigueur du cadre réglementaire MiCA.

À l'opposé, la Banque des Règlements Internationaux (BRI) a tiré la sonnette d'alarme.

Elle met en garde contre le risque systémique qu'un stablecoin majeur pourrait faire peser sur les marchés financiers traditionnels.

La crainte principale est qu'une crise de confiance n'oblige un émetteur à vendre massivement ses réserves, souvent constituées d'obligations d'État, ce qui pourrait déclencher un "krach obligataire". Ce débat intervient alors que le marché est écrasement dominé par les stablecoins adossés au dollar, qui représentent 96 % de la capitalisation totale.

Cette situation fait craindre à certains observateurs un risque de "marginalisation monétaire" pour l'Europe, qui peine à voir émerger un euro numérique ou des stablecoins privés pertinents.

Pendant ce temps, le marché continue de se développer, comme en témoigne l'arrivée de nouveaux acteurs tels que la fintech suédoise Klarna, qui a annoncé le lancement de son propre stablecoin, le KlarnaUSD.