La mise en œuvre du règlement sur les marchés de crypto-actifs (MiCA), pierre angulaire de la stratégie de l'Union européenne, se heurte à des difficultés d'application uniforme, ce qui pourrait compromettre son objectif d'un marché unique harmonisé. L'Autorité européenne des marchés financiers (ESMA) a exprimé ses préoccupations quant à l'application hétérogène du cadre MiCA par les différents États membres de l'UE. Cette divergence dans la mise en pratique de la réglementation risque de créer un morcellement du marché et des opportunités d'arbitrage réglementaire, allant à l'encontre du but premier de MiCA qui est d'établir des règles communes pour l'ensemble de l'Union. Face à ce constat, l'ESMA se dit prête à "reprendre la main" et à jouer un rôle plus centralisé dans la supervision pour couper court aux libertés locales et garantir une application cohérente.
Cette situation en Europe ne passe pas inaperçue à l'international.
Le Royaume-Uni, par exemple, observe attentivement l'élaboration de ces nouvelles règles européennes et accélère en parallèle sa propre stratégie réglementaire, notamment sur les stablecoins, afin de maintenir sa compétitivité en tant que centre financier mondial avant l'entrée en vigueur complète des règles en 2026.
En résuméL'implémentation de la réglementation MiCA révèle une tension entre la souveraineté des régulateurs nationaux et la nécessité d'une approche unifiée au niveau de l'UE. Le succès de ce cadre dépendra de la capacité de l'ESMA à imposer une application uniforme pour créer un véritable marché unique des crypto-actifs en Europe.