Face à cette situation, l'Autorité européenne des marchés financiers (ESMA) se montre prête à reprendre la main pour assurer une application cohérente. Alors que MiCA entre progressivement en vigueur, chaque pays de l'Union européenne dispose d'une certaine latitude pour gérer la période de transition.

L'Espagne, par exemple, a adopté une approche stricte.

La Comisión Nacional del Mercado de Valores (CNMV) a décidé de poser des balises claires et rapides pour les acteurs crypto opérant sur son territoire, refusant toute zone grise prolongée.

Le message est clair : se conformer rapidement ou quitter le marché espagnol.

Cette position illustre la volonté de certaines autorités nationales de ne pas attendre l'application complète de MiCA pour encadrer le secteur. Cependant, cette approche proactive n'est pas partagée par tous les États membres, certains adoptant des calendriers de transition plus souples. Cette hétérogénéité dans l'application de MiCA crée des incertitudes pour les entreprises et risque de compromettre l'efficacité du règlement, dont le but est précisément d'établir des règles communes à travers l'UE. L'ESMA, le régulateur des marchés financiers de l'UE, observe ces tergiversations avec inquiétude.

L'agence est prête à intervenir pour mettre fin aux libertés que certains régulateurs locaux s'octroient, afin de garantir que l'esprit et la lettre de MiCA soient respectés de manière uniforme. L'enjeu est de taille : éviter un arbitrage réglementaire au sein même de l'Union et assurer la protection des investisseurs et la stabilité du marché de manière homogène.