Cette fragmentation stratégique pourrait s'avérer décisive face à des blocs de droite et d'extrême droite plus ou moins unifiés.

À Lyon, la députée LFI Anaïs Belouassa-Cherifi a lancé sa campagne en solo, se positionnant contre la majorité écologiste sortante de Grégory Doucet, avec qui elle avait pourtant célébré la victoire du Nouveau Front Populaire en 2024. Cette candidature séparée reflète la stratégie nationale de LFI de marquer sa différence. La situation est similaire à Toulouse, où les discussions entre les formations de gauche se poursuivent « mètre par mètre » mais butent sur les lignes rouges de LFI, rendant une liste commune incertaine. À Rennes, la division est actée : le PS et les Écologistes ont formé une alliance dès le premier tour derrière la maire sortante, tandis que LFI a décidé de faire cavalier seul. À l'inverse, Marseille présente un cas de figure différent où LFI s'est alliée avec le collectif écologiste dissident Vaï, mené par Sébastien Barles, un adjoint de l'actuel maire Benoît Payan.

Cette alliance vise à construire une alternative à la majorité sortante du Printemps Marseillais.

Ailleurs, des tentatives d'union émergent, comme à Pau où les partis de gauche et écologistes ont décidé d'organiser une primaire pour désigner une tête de liste commune, ou à Cergy où le PS et les Écologistes ont reconduit leur alliance.

Ces stratégies divergentes, oscillant entre union locale et respect des lignes nationales, complexifient la lecture du paysage politique à gauche.